« Doit-on toujours obliger les choses à être ce qu’elles sont ?
Ou plutôt, doit-on toujours obliger les choses à n’être que ce qu’on a l’habitude qu’elles soient ? »
Extrait de la préface à l’Anticlopédie vol. zéro
L’Anticlopédisme est une démarche clopinante à travers le savoir et ses codes, une entreprise de réaffectation des sciences à priori inadaptées à des sujets que l’on croyait circonscrits. Usant du langage comme d’une porte d’entrée (ou de sortie) sur le réel, Papier Machine s’attèle avec sérieux à regarder le monde au travers de lunettes déformantes, convaincue que du décalage émergent des réalités jusque là soustraites à notre regard, soit qu’il fut aveuglé, ennuyé ou habitué.
L’anticlopédisme est une démarche ludique mais très sérieuse qui peut se pratiquer dans divers contextes : résidences de territoires, commandes ou ateliers, et parfois frôler délibérément l’absurde.
L’Anticlopédie volume Zéro. Point de départ de l’aventure anticlopédique, le volume zéro pose les bases de cette nouvelle pensée clopinante en étudiant par exemple la métaphysique de l’enseigne, la performativité du tatouage, la biologie de la pause, le comportement de l’escalator. Publiée en 2017.
L’Anticlopédie volume Un. Elle poursuite le but ultime de l’anticlopédisme : défricher les champs de connaissance qui refusent à se laisser classer comme tels. Exemple : la sociologie de la barbe, la linguistique du goëmon, la pédagogie de la mousse. Publiée en 2019.
L’Antimanuel de la lecture publique, un livre, rangé par ordre alphabétique dont vous êtes le héros/l’héroïne, qui rend compte des gymnastiques quotidiennes réalisées par celles et ceux qui travaillent ou s’impliquent en bibliothèques. Cet ouvrage s’est vu récompensé par un Antiprix créé spécifiquement pour l’occasion dans le cadre du Grand Prix Livres Hebdo des bibliothèques. Publié en 2019.
L’Imprécis de voyage – mots-valises, publicités mensongères et conseils douteux, un guide qui tend à offrir de nouveaux moyens de se perdre et les mots qui vont avec. Publié en 2021.
De là… – Fragments d’une recherche anticlopédique sur les solitudes, un ensemble de raisonnements et d’analyses plus ou moins logiques, scientifiquement douteuses mais éminemment sérieuses, qui rendent compte du cheminement claudiquant d’anticlopédistes décidé·es à tourner autour des solitudes en sautant d’une image à une autre, de la traversée du désert à la chaussette dépareillée, de la goutte au milieu de la pluie aux nuances de silences. Publié en 2021.
Au printemps 2021, Papier Machine créait l’Académie des solitudes. L’équipe anticlopédique, alors en résidence dans les cantons l’Est du Royaume où elle menait des recherches sur la solitude, décida de générer discussions et débats, polémiques et fracas, pour explorer ce terme vague de « solitude » qui ramène pourtant tout à lui, le petit coin et la faucheuse, l’île déserte et la chaussette égarée sans oublier le silence. De là naquit l’idée de fonder une académie qui pourrait apporter le cadre et le sérieux nécessaire pour faire le tri dans nos intuitions désordonnées sans avoir peur de partir dans toutes les directions.
Durant six mois, l’Académie a pris soin de tourner autour des solitudes, d’abord micro en main, rassemblant des voix, anecdotes et des expériences liées au sujet que l’on peut écouter dans sa sonothèque, puis en sautant d’images en images à travers les solitudes pour écrire un livre, De là…Fragments d’une recherche anticlopédique sur les solitudes.