La solitude est pareille à un animal jusque-là inconnu – un éléphant, par exemple – et dont on tenterait de distinguer les contours dans le noir : protéiforme et insaisissable, elle change selon l’intensité de la chandelle avec laquelle on l’éclaire. Elle se prête donc bien à une exploration à tâtons, à une analyse scientifique claudicante, qui cherche moins à circonscrire son sujet qu’à l’explorer par des moyens peu académiques et pour le moins subjectifs.
Car la solitude n’est pas une, elle est légion.
Ainsi, les anticlopédistes, dont la mission est de déglober le savoir plutôt que de l’englober, décidèrent de pénétrer dans la pièce obscure où nos solitudes étaient conservées et entreprirent de leur tourner autour. De là, ce livre. S’appuyant sur les sens, les expériences et les illogismes, les auteur·rices de cette enquête accueillirent les images et raisonnements qui, du noir, leur parvenaient. S’il a pu leur arriver de flirter avec la divination, c’est aussi que le propre de la recherche anticlopédique, c’est d’avancer à l’oblique, sans se soucier de disciplines.